Située à quelques encablures seulement des côtes françaises, Sercq est l’une des îles les plus petites et les moins connues de l’archipel britannique. Cet oasis de tranquillité, considéré en son temps par Rabelais comme un repère de voleurs et d’assassins, fut à plusieurs reprises occupé par la France au cours de l’Histoire. Recolonisée en 1565 avec l’aval de la reine d’Angleterre, l’île de Sercq constitue aujourd’hui encore le dernier état féodal d’Europe.
De son passé mouvementé, dans lequel la petite histoire côtoie toujours la grande, Sercq a conservé nombre d’attributs. Les voitures y sont encore interdites, on peut y crier le haro, et les séances du parlement s’ouvrent par la récitation du Notre-Père en français.
Sercq est une petite île d’une superficie de cinq kilomètres carrés dans l’archipel des îles Anglo-Normandes. Elle est située à environ 10 kilomètres à l’est de Guernesey, 35 km à l’ouest des côtes du Cotentin français, et 20 km au nord-nord-ouest de Jersey. C’est un plateau rocheux culminant à 114 m d’altitude.
La côte se compose de falaises rocheuses et trois ou quatre petites plages accessibles par des escaliers escarpés. L’île se compose de deux parties distinctes communément appelées la petite et la grande Sercq. Elles sont reliées par « la Coupée », un isthme qui ne fait que 3 mètres de large dans sa partie supérieure, bordés des deux côtés par un à pic d’une centaine de mètres. Des barrières de sécurité n’y ont été installées qu’en 1900 (auparavant, les enfants traversaient le passage à quatre pattes pour éviter de tomber). La totalité de l’isthme est couvert aujourd’hui par un étroit chemin bétonné, construit en 1945 par des prisonniers de guerre allemands, sous la direction des Royal Engineers, le génie militaire de l’armée britannique.
L’île est desservie uniquement par la mer, pour le fret et pour les passagers, depuis Saint-Pierre-Port. Elle a deux petits ports, situés sur la côte est : Port-Maseline, en eau profonde, utilisé pour les liaisons, et Port-Creux, asséchant à marée basse, utilisé par les pêcheurs locaux, et relié par un tunnel à la route menant au bourg.
Thérèse Lalande